Trajet Inhabituel [ PV ]

La journée se terminait pas si bien.. Une journée de cours fatiguante et usante. Naoki se dirigea vers le métro pour rentrer à l'internat avant l'heure de fermeture fatidique. Elle devait traversser une bonne partie de la ville, son université n'était pas à coté et elle avait choisi un internat un peu éloigné mais loin de l'agitation des campus. Enfin plus un choix paternel qu'elle avait approuvé comme pour tous les choix pris par ses parents.

Il pleuvait des cordes dehors... Naoki courra dans les rues en se protégeant avec un petit parapluie à tête de chat. Elle descenda par les escaliers, passa sa carte et entra dans le métro. Il y avait pas mal de monde.. Ce n'était pas l'heure la plus bondée mais quand même... Sorties des bureaux obligent. La jeune femme attendait sur le bord du quaie.

A coté, pas mal de monde attendait le métro. Une jeune femme surement plus âgé qu'elle attendait aussi, elle était en sueur... Naoki se contenta de remettre ses écouteurs et la regarda quelques secondes.. Le bruits du métro commençait à se faire entendre...

La fin de journée était toujours un moment rêvé pour prendre un bain de foule. C'était aux alentours de 17h - 18h que chacun retournaient vers son foyer et affichaient une mine renfrognée, le moral gâché par le temps pluvieux qui accueillait les new-yorkais. Le dialogue n'existait plus, il n'y avait plus qu'une masse de gens qui se déplaçaient dans de multiples mouvements différents. Lorsqu'un choc se produisait, l'échange pouvait être sincèrement désolé comme noir de colère.

Dans cette masse d'hommes et de femmes d'affaires, de têtes et de sacoches, de bras et de chemises, il y avait pourtant toujours quelqu'un qui appréciait plus ou moins la situation.

Elian faisait parti de ces gens là, n'étant pas adeptes des multitudes de personne, il savait qu'avec un temps pareil, le nombre de gens serait réduit. Les marcheurs occasionnels restaient chez eux, seuls les trajets obligatoires étaient effectués. Même si le temps était des plus maussades et que la foule semblait toujours aussi oppressante, c'est dans des pensées plus légères qu'Elian descendit les marches de la station de la 5e rue.

Malgré le mauvais temps, le nombre de travailleurs empruntant le réseau souterrain étaient nombreux et Elian dû se faufiler pour enfin parvenir jusqu'à la rame qui partit juste à ce moment. Il en avait fallu de peu. Le jeune homme réajusta sa chemise qu'il épousseta avant de plaquer son attacher-case contre sa poitrine pour laisser passer une vieille dame bougonnante qui se plaignait du service d'entretien du métro et des symptômes dont souffrait actuellement son chat.

Outre la sénilité de la vieille femme, Elian se rendait compte qu'il y avait plus d'un individu étrange dans cette rame. Une fille qui paraissait angoissée, un homme mal rasé dégageant une forte odeur d'alcool qui détournait le regard dès qu'on s'apercevait qu'il nous regardait et une fille qui fixait ses pieds sans montrer le moindre signe d'une prise de conscience de l'environnement alentour...

Naoki écoutait la musique de son lecteur dernier cri. Elle n'avait même pas entendu le métro venir. Elle leva enfin les yeux. Le métro s'était arreté après un long hénissement... Malheureusement il était bondé. Naoki sourit. Elle allait pouvoir se coller à des beaux new-yorkais avec un peu de chance. Son petit sourire affiché, elle entra dans le métro tout près de la fenêtre après avoir réussi à pousser un peu une grosse femme qui n'arrétait pas de médire à tout le monde...

Naoki malgré la chanson qu'elle écoutait réussissait à percevoir la voix perçante de la bonne-femme... Le métro n'était pas encore parti. Naoki regarda un peu autour d'elle. Il y avait aussi un jeune homme à priori mais qui faisait beaucoup plus vieux, qui semblai assez pensif.

Les portes se refermerent brusquement... Même si il restait encore un peu de place, elle remarqua qu'il y avait toujours une personne qui attendait près de la voie. C'était la femme de tout à l'heure, la mine extrèment fatiguée. Elle semblait extrèmement triste, elle était très proche de la voie regardant le voie vide tout près de l'avant du métro.

Quelques secondes plus tard après les regards de Naoki vers cette femme, elle attrapa la barre près d'elle... Le départ était imminent. Les machines se mirent en route. Naoki regardait maintenant le jeune homme tout en écoutant la musique en restant assez discrète.

Quand tout d'un coup, un bruit sourd se produit... Un bruit de broyage, un bruit très étrange ainsi qu'une sorte de cri étouffé. Le métro s'arreta net dans le tunnel.. Personne ne comprenait ce qui se passait... Une confusion générale avait envahi les personnes à l'interieur du wagon...

Tout s'était déroulé trop vite, beaucoup trop vite. Elian était resté plongé dans ses pensées, imaginant comme il en avait pris l'habitude quelle pouvait être la vie des gens qu'il côtoyait, leurs soucis, leurs peurs, leurs plus grandes joies et leurs plus grandes déceptions. Il aimait beaucoup observer les gens et établir un profil ainsi de ce qu'ils pourraient être.

Il n'avait pas pu s'attardé sur la jeune fille anxieuse et dégoulinante de sueur qui était restée sur le quai. Chaque nouvelle station apportait son lot de nouveaux sujets d'études. Avec une certaine répugnance, Elian imaginait déjà la possibilité que certains d'entre eux étaient des mutants. Il chassa cette pensée qui avait tendance à le répugner, car toute pensée concernant les mutants le menait à son père avec qui il n'entretenait plus vraiment une entente cordiale.

Il avait beau observé beaucoup de monde d'un oeil suspicieux, Elian sentait un regard sur lui. Il n'avait pas encore réussi à localiser la source de ce regard mais réussit à le mettre en second plan... Et l'oublia complètement lorsque ça se produisit.

Le silence succéda à d'étranges bruits, seuls les cris d'un bébé qui avait été réveillé par le bruit des freins brisait la lourde atmosphère qui règnait dans l'ensemble du métro. Un tel bruit ne pouvait avoir été causé que par une seule situation...

Finalement, le silence fut rompu par la Vieille Dame qui se remit à bougonner contre le réseau ferroviaire et disait qu'il s'agissait d'un complot avec les compagnies aériennes pour l'empêcher d'aller voir son mari décédé au cimetière. A côté d'elle, une jeune femme venait de réaliser ce qui c'était passer sous le métro et plaqua une main sur sa bouche, retenant une nausée, mêlée à des sanglots. La plupart des gens ne disaient plus rien, tout le monde regardait tout le monde, les lèvres se pinçaient, des regards éloquents s'échangèrent.

Personne pourtant n'eut la force de prononcer le moindre mot.

Ce n'était pas la première fois qu'un suicide survenait sur le réseau de métro, mais ce n'était jamais facile pour les gens coincés dans le métro qui avaient compris ce qui se passait. Les paroles de la grand mère étaient à présent mêlées aux pleurs du bébé et aux requêtes incessantes d'un enfant à sa mère :

" Qu'est ce qui se passe, m'man, pourquoi on s'arrête ? Pourquoi on bouge plus ? Pourquoi la dame elle pleure ? M'man, pourquoi tu m'réponds pas ? "

La mère donna une petite tape sur l'épaule de son fils en posant un doigt symbolique sur ses lèvres qu'elle mordait à présent péniblement. Ce genre d'accident prenait toujours un certain temps a être résolu, ils devraient se préparer à rester un certain temps dans cette rame...

Naoki comprenait enfin ce qui s'était passé.. La femme de tout à l'heure, cela devait être elle qui.. avait mis fin à ses jours.. Naoki arrivait à se rappeler de son visage.. Ce visage si triste qui était resté pour la dernière fois sur les quaies... Naoki ne pleurait pas comme toutes les femmes affolées dans le wagonnet. Naoki avait éteint son lecteur. Elle regardait les mines tristes, les cris d'affolement.. A coté d'elle la grosse femme s'était tue..

Le silence se faisait plus que pesant et ce n'était pas les petites voix des enfants ni les cris des bébés qui pouvait briser le silence d'un tel moment. Naoki ne savait pas comment se placer... Elle avait une sérieuse envie de fondre en larmes pour que tous les sentiments en elle puissent sortir mais elle ne pouvait pas... La boule dans sa gorge était trop forte. Elle se rappelait sans cesse son visage ce qui lui faisait encore plus mal... Elle aurrait pu comprendre. Mais nan, elle était restée dans son univers. Enfin peu à importe, ça c'était passé comme ça... Elle n'aurrait pu rien faire mais ses idéaux reprenaient le dessus et elle ne pouvait pas s'empecher de se trouver des tords...

Pour elle le suicide, c'était le dernier secours d'une vie en détresse mais c'était surtout un acte lâche, renoncer. Et cela, même si on lui avait raconter maintes histoires de samouraï qui preferaient se suicider d'un coup de katana dans le ventre, elle n'acceptait pas la défaite... la défaite d'une vie...

Naoki était en plein raisonnement quand soudain, un homme, une torche à la main frappa à une des fenêtres du wagon. Il était habillé avec l'uniforme du personel du métro new-yorkai... Ils allaient surement sortir dans quelques minutes... Surment le temps que les secours viennent s'occuper du corps et retirer les taches de sangs... Enfin recouvrir de sable les traces.

Naoki n'avait toujours rien dit, elle regardait les visages des voyageurs. Certains semblaient avoir été génés par cette évenement qui avait perturbé leurs rentrés chez eux, d'autres donnaient l'impression d'avoir subi un traumatisme... En tout cas, à la vue de l'homme à l'uniforme, un climat moins tendu revenait peu à peu... Certaines femmes commençaient à commenter ce qui s'étaient passé..

Naoki regardait le jeune homme, lui regardait un peu tout le monde, un peu comme elle... Elle n'arrivait pas à savoir comment il réagissait, son visage ne marquait aucun sentiments....

Ces gens éprouvaient de la tristesse. Tous se sentaient visés et se rendaient compte qu'ils ne représentaient rien, que la vie pouvait être arrachée trop facilement, qu'il suffisait d'un faux mouvement, d'une pensée futile, d'un relâchement pour que tout bascule. Ils prenaient alors conscience qu'ils étaient faibles, faibles et impuissants face à la dure réalité de la vie.

Elian lui n'éprouvait pas de tristesse. Non pas qu'il se soit réjoui de la mort de cette jeune fille, non pas qu'il ignorait totalement ce qui s'était produit ou était un être indifférent aux moindres sentiments. Non, Elian savait que cette femme aujourd'hui n'était pas la seule à mourir. Chaque jour, ils étaient nombreux à mourir, et pourtant, il était rare de voir quelqu'un pleurer chaque jour les morts.

Et puis, si l'on considèrait que la mort est l'aboutissement de la vie, cette fille n'avait fait que refermer un chapitre de l'existence probablement trop morne et déstabilisant pour elle. Chacun devait mourir un jour, certains plus tôt que d'autres, certains beaucoup plus tard. Il n'y avait aucune loi, il n'y avait que la dure injustice qui voulait que la mort s'acharne sur certains individus et en épargne d'autres.

Un bruit d'un poing frappé contre une vitre de la rame ramena Elian sur le monde matériel, il jeta un premier regard vers l'employé puis observa les réactions des gens. Certains pleuraient de plus belle en entendant d'autres relater le fait, d'autres se contentaient de fixer la vitre, le mur ou des affichages plongés dans de mornes pensées. Plus rarement, on en voyait qui un léger sourire sadique sur le visage semblaient se réjouir à l'idée de la scène macabre qui avait provoqué cet arrêt brutal. Ceux là étaient soient inconscients et immatures, soient peu fréquentables...

L'employé du réseau venait d'écouter le récit affolé d'une dame et subissait à présent les plaintes de la vieille dame qui évoquait la hausse des prix de ticket qu'elles ne pouvaient plus se permettre d'acheter étant donné la maigre retraite que lui avait laissé le gouvernement. L'homme tentant de calmer l'ardeur de la vieille dame lui demanda de le rejoindre sur la bordure du tunnel et lui montra quelque chose qui semblait l'avoir fait taire. Elle était revenue le teint livide, les yeux dilatés et souriait encore moins qu'avant.

Non loin d'elle, Elian remarqua une jeune fille qui depuis quelques instants la regardait. Elle semblait à la fois choquée et indignée par l'acte de la jeune fille et d'après le froncement de ses sourcils cherchait à évaluer les sentiments d'Elian. Il venait de croiser son regard, mais ne fit rien de particulier, se contentant de rester passif dans une scène qui ne lui portait guère d'intérêt...

Les portes étaient maintenant bien ouvertes. Les gens commençaient à sortir timidement. Ou même certain avec une certaine hantise de voir la scène des plus sadiques. Naoki ne savait pas encore si elle allait regarder le corps ou pas. Elle avait arreté de s'interessée au jeune homme plutôt ennuyant à regarder à vrai dire. Son regard se portait plus sur la vieille femme. Ce genre de personnage l'amusait beaucoup malgré la situation.

La boule de sa gorge s'était dissipée par elle même. Les gens sortaient un par un. Les mères cachaient les yeux de leurs enfants et avançaient prudament pour sortir le plus rapidement. C'était au tour de Naoki, un peu hésitante, elle marcha sur le bord de la trame.

Elle ne put s'empecher de regarder le monde autour qui regardait le sablement du sang. Le corps dichecté semlait manqué de deux jambes et la tête de ressemblait plus à rien. La dépouille avait déjà été retiré et gisait comme de la viande sur une civière trainé par deux ambulenciers. Les traces de sang étaient encore bien visibles..

Naoki se retena la bouche. Comme si elle allait vomir, mais ça ne venait pas... L'ambiance était des plus macabres. Les sentiments ne lui venaient pas. Elle était incapable de dire un mot, elle n'était pas choquée, ni triste, ni encore moins révoltée à présent. Après quelques secondes d'un regard perpertuel, elle tourna son regard d'une traite...

Une journaliste déjà informée s'était rendu avec son photographe devant le métro, même si c'était pas quelques chose d'extraordinaire, la presse aimait bien parler des sujets qui choquaient les gens et donc rammenaient de la cliantèle avec du " Choc " et des photos bien trash.. Elle commençait à interoger les personnes autour.. la vieille femme allait la voir et commença à lui parler d'une voix si outrée et peureuse, elle disait du mal sur la jeune femme, que c'était immoral et tout.. Naoki détourna le regard... Elle ne preferait pas se meler de ce genre d'affaire.. Elle s'asseya sur un banc regardant un peu partout et esseyant de reprendre ses esprits et sortir les images de sa tête...

Toujours en rupture avec le commun des new-yorkais, Elian sortit sans l'appréhension d'apercevoir le corps. Il ne chercha pas à le voir, ne chercha pas à éviter cette vision, il se contenta de reprendre le rythme habituel de son existence. Cet incident ne le touchait pas, il ne changerait pas sa vie, ce n'était qu'un infime épisode de sa vie dont il se souviendrait - peut être - en tant qu'un observateur passif.

Il était pourtant toujours fort instructif de voir comment chacun réagissait. Une grande partie montraient ouvertement un certain dégout et une profonde gêne, d'autres préféraient se montrer passif, mais leur instabilité intérieure au moment ne faisait qu'empirer l'image qu'ils voulaient montrer. La sortie de la station se déroulait dans un environnement sonore des plus étranges. Le bruit des pas se mêlait aux paroles des ambulanciers, des employés et des badauds qui arrivaient à la station pour continuer leur trajet habituel.

Le mouvement de la masse affluait vers un unique point, le lieu du sinistre. La plupart des personnes avides d'avoir un nouveau sujet de conversation relativement " passionnant " à raconter à leur entourage en profitait pour voir le plus de détails. D'autres, peut-être plus humains déviaient le plus rapidement possible vers les escaliers de la sortie.

C'est cette direction là qu'avait pris Elian, ses pas résonnait en choeur avec les autres mais son coeur battait moins rapidement que la plupart des autres. Tandis qu'il tournait vers sa droite, il vit une deuxième équipe de journalistes, caméraman et reporter accourir vers le quai afin d'obtenir des images. Son regard ne put quitter quelques instants ce nouveau groupe de personnes, il les observa tandis qu'ils couraient et aperçut dans le mouvement de sa tête une silhouette qui lui était à présent plus ou moins familière.

La jeune fille, typée asiatique qui d'après les observations d'Elian finissait ses études au lycée. Assise sur un banc, elle semblait légèrement désorientée, mais Elian ne pouvait pas savoir si c'était dû à l'accident ou à autre chose. Sans éprouver la moindre gêne, il l'observa quelques instants, essayant de deviner ce qui pouvait traverser son esprit...

Naoki était restée assise seule sur le banc en face de la voie à l'écart de l'agitation... Sa tête penchée vers le sol, elle tantait d'effacer de sa mémoire l'image et le dernier regard de la jeune femme... L'image du corps se recroisait avec celle de son regard si triste, si vide. Les images défilaient l'une après l'autre. Il fallait qu'elle se reprenne. Comme si elle eut un flash, elle regarda sa montre.. Oo.. Le temps était passé si vite même si elle avait eu l'impression d'avoir passer son temps à attendre..

Elle releva la tête, elle avait repris un peu plus le dessus sur le mal-être qui l'avait transandé quelques secondes. Elle croisa le regard du jeune homme du métro. Il l'observait pas vraiment en toute discretion...

Naoki le regarda aussi droit dans les yeux comme elle avait l'habitude de le faire même si ce n'était pas si poli que ça. Mais peu importe, ses yeux en amande le fixaient, lui demandant pourquoi ce regard sur elle ? Une question posés par son regard. Peut être un peu trop timide d'y aller directement le demander elle même et puis même aborder un étranger ?De toute façon, avec ce jeux de regard, elle semblait complètement avoir zappé le suicide... Comme quoi.. Elle n'était pas si traumatisée, mais le faite d'y penser lui rappelait que la vie était courte et elle n'était pas prète à le savoir.

Malgré l'effervescence à coté, les propos mal-placé des autres personnes qui se plaignaient plus que pensaient à l'acte en lui même. Les flashs interminables sur les lieux de cette accident provoqué. Les gens qui venaient juste pour " voir ".. Naoki se sentait appart et tenait le regard avec cet inconnu...

Elian n'avait pas un regard aussi insistant...
La jeune fille le fixait comme s'il l'avait offensé, il l'avait certes observé, mais cela faisait parti de ses habitudes. Elle ne pouvait pas le savoir, elle ne pouvait pas le deviner. Elian aurait été plus en faute qu'elle dans pareille situation si elle ne l'avait pas fixé comme elle le faisait.

A son tour, Elian décida de maintenir son regard, il n'était pas dans ses habitudes de provoquer ou même d'attirer l'attention sur lui, mais il ne voulait pas ciller, il voulait comprendre pourquoi des regards avaient offensé la jeune fille comme cela semblait l'être.

A présent, il ne regardait plus la jeune fille en biais comme il l'avait fait en premier lieu, il avait légèrement pivoté sur lui même pour se mettre face à elle. Ses yeux n'avaient pas bougé, ils s'étaient peut-être ouverts un peu plus, frappés par la foudre de la curiosité.

Elian n'avait pourtant pas l'intention d'effrayer la jeune fille. Il n'avait rien contre elle, rien du tout, il voulait juste savoir, en apprendre plus... comprendre. Pour signifier que ses intentions n'étaient pas belliqueuses, le garçon ébaucha l'un de ses rares sourires. Il aurait aussi pu lui lancer un profond regard noir, mais le résultat n'aurait pas été le même.

Leurs regards se croisaient... Naoki n'avait pas bougé de toute à l'heure. Elle le regardait obliquement sans plus vraiment de gêne à présent. Tout en reflechissant, elle regardait comment il était habillé, comment il se comportait, elle analysait tout son physique en quelques secondes.

Elle ne savait pas pourquoi elle s'amusait à l'épier ouvertement. Elle n'avait pas cette sensation étrange de se sentir regarder de façon étrange maintenant. Et le petit sourire la rassura. Elle répondit par un autre sourire plus expressif sûrement. Son visage un peu éblouissant à présent avait l'air confiant.

Naoki se leva en prenant son temps. Puis sans vraiment savoir pourquoi et ce qu'elle faisait, elle s'avança dans la direction du jeune homme d'un pas lent et incertain. Maintenant, elle était assez près pour lui parler. Toujours en le regardant sans trop insister, elle reflechit, à ce qu'elle pouvait dire. Parler du suicide ? Pourquoi pas.. Un sujet d'actualité, enfin qui s'était passé il y a quelques minutes..

De toute façon, elle ne se voyait pas rester comme ça à attendre que le métro se remet en marche toute seule. Alors quitte à parler avec quelqun, mieux vaut lui que la mémé messante...

Naoki était à la distance parfaite, pas trop proche, mais assez pour parler sans crier. Elle entrouvit sa bouche, puis de sa petite voix qui lui donnait au moins 15ans, elle glissa quelques mots entre le brouhara des journalistes...

- Heu.. Bonsoir.. C'est pas courant de vivre une telle situation..

Naoki se rendait bien compte de la stupidité de sa phrase et l'inutilité mais comment aborder une conversation ? Ce n'était pas si simple.. En plus avec son petit accent du pays du levant, elle se sentait encore plus étrange... Comme d'habitude quoi..